Manga Art: The deep-seated nostalgia for Goldorak
From the 1970's Goldorak to the present day, mangas continue to fuel vivid imaginations. Preliminary sketches or celluloids from what is termed as "japanimation" are being auctioned off in Paris on December 18th, with the highest expected bids reaching up to 1500 euros. This makes for a perfect Christmas gift. However, the field still often lacks reliable expertise.
Par Judith Benhamou
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Le 29 mai 2024 marquera le début à Paris de ce qui est probablement la plus vaste exposition consacrée à la bande dessinée jamais vue dans une institution d'art traditionnel. Elle se tiendra sur les six niveaux du Centre Pompidou. Anne Lemonnier et Emmanuelle Payen, les organisatrices de cette manifestation, mettent en avant que cet événement monumental mettra en valeur les trois grands domaines de la bande dessinée, à savoir non seulement la BD franco-belge, mais aussi les comics américains et les mangas japonais. « Il n'est plus nécessaire de prouver que la bande dessinée est une forme d'art. C'est un art de raconter des histoires », expliquent les deux organisatrices qui vont, entre autres, exposer des dessins et des planches originales.
Le 18 décembre 2023, à l'hôtel Drouot, une salle de ventes aux enchères, Nouvelle Etude, ouverte en 2021 par Pierre Missika et Morgane Thelliez, présente une collection unique entièrement dédiée aux mangas d'animation japonais. "Elle est la propriété d'un collectionneur français qui a vécu au Japon pendant environ trente ans et qui préfère rester anonyme. Il a acquis des œuvres directement issues des studios japonais ", détaille Morgane Thelliez. L'exposition se déroule le samedi 16 décembre 2023 toute la journée à l'Hôtel des Ventes, avec des estimations étonnamment modérées pour le monde de l'art.
Le prix maximal parmi les 123 articles listés dans le catalogue est effectivement de 1500 euros. Il est important de souligner que cette vente n'a pas été supervisée par un professionnel, ce qui peut être perçu comme un désavantage. À Paris, d'autres entreprises telles que Millon, qui organisent deux ventes par an, ou Cornette de Saint Cyr, qui en organisait jusqu'en 2022, proposent également des mangas. Ces ventes sont supervisées par des experts et comprennent non seulement des mangas, mais aussi des jouets japonais et d'autres produits connexes, ainsi que des celluloïds, ces feuilles transparentes qui étaient utilisées dans le processus d'animation.
La vieille méthode des celluloïds
Comme l'indique Ilan N'Guyen, professeur à l'Institut des langues et civilisations orientales et aux ateliers de Sèvres : "L'utilisation du celluloïd a été abandonnée vers le début des années 2000. C'est à ce moment-là que les studios d'animation ont définitivement adopté la numérisation des dessins animés. La création de dessins animés implique la production d'une grande quantité d'images. Pensez qu'un épisode télévisé de 22 minutes nécessite la création de 3 à 8 images sur celluloïd par seconde… Pour chaque épisode produit, les studios devaient donc gérer une grande quantité de ces supports. Comme cette technique n'est plus utilisée aujourd'hui, on peut s'attendre à une augmentation inévitable de leur valeur. Au Japon, les prix ont littéralement grimpé ces dernières années. Plus généralement, chaque pays a ses propres tendances, en fonction des films et séries qui y ont été diffusés localement".
Esquisses initiales
La vente dédiée à "l'animation japonaise", comme la décrivent les amateurs, le 18 décembre, ne se limite pas aux celluloïds, elle comprend également des "dessins à la main", que d'autres catalogues désignent sous le nom de "dogas", c'est-à-dire, les esquisses initiales pour les dessins animés. Bien qu'il y ait eu des retouches manuelles, aucun de ces objets d'art ne possède une signature individuelle. Par nature, ils sont tous le produit d'un studio spécifique.
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La puissance et l'engouement énorme pour les mangas, qui a même provoqué l'émergence de conventions dédiées en France, résultent de leur utilisation de divers moyens de propagation. En plus des dessins animés, ils sont réutilisés dans des jeux vidéo et une multitude d'articles tels que des puzzles ou des figurines, ainsi que dans des bandes dessinées.
L'élément nostalgique est fortement présent ici. La série d'animation japonaise Goldorak, qui a été produite en 1975, a commencé à être diffusée en France en 1978. Le protagoniste de cette histoire est le prince Actarus, pilote de la machine de guerre nommée Goldorak. Quatre esquisses de son visage en gros plan, datées de 1978, sont l'objet de l'évaluation la plus élevée du catalogue du 18 décembre, soit 1500 euros.
En octobre 2023, deux esquisses d'Actarus en mouvement et sous des angles plus larges ont été vendues pour 320 euros chacune lors de la vente aux enchères de Millon. Il est également à noter qu'en 2020, Cornette de Saint Cyr avait vendu une partie de la collection appartenant à un Français nommé Stéphane Laurent. Ce dernier semble avoir des points communs avec le vendeur du 18 décembre 2023.
Ce jour-là, un celluloid illustrant Actarus casqué s'est vendu à l'incroyable prix de 13 000 euros. Les personnages de manga sont souvent l'objet d'une "cote d'amour", qui reflète une nostalgie pour les jours de notre enfance. Dans la même veine, la série Candy, qui raconte l'histoire d'une petite fille orpheline blonde et qui a été diffusée en France à partir de 1978, a le potentiel de susciter un grand enthousiasme. Elle a été créée par Yumiko Igarashi.
Artprice révèle que l'œuvre d'Igarashi qui a atteint le prix le plus élevé est une représentation de Candy sur papier, vendue à Tokyo en 2011 pour 2 311 euros. Il est difficile de formuler une opinion car normalement, la création de ces aquarelles n'est pas vraiment à attribuer à l'auteur initial, mais plutôt au studio de production. À Drouot, un croquis original de Candy en gros plan est mis en vente avec une estimation de 400 euros.
Un autre personnage emblématique est Astro Boy, un petit robot qui trouve son origine dans un manga d'Osamu Tezuka et qui a été transformé en dessin animé au Japon à partir de 1963. Le 5 mai 2018, la maison de vente Artcurial a vendu une planche originale à l'aquarelle de cette bande dessinée pour 269 4000 euros. Lors d'une vente chez Drouot, un Celluloïd d'Astro-boy, dont la date n'est pas précisée mais qui semble être de l'époque contemporaine et qui représente le mini-héros en pleine action, a été estimé à 900 euros.
Absence de clarté
En règle générale, les catalogues dédiés à ces ventes manquent toujours de clarté. Une constatation confirmée par
Ilan N'Guyen. Il souligne que, lors de la vente du 18 décembre, l'article le plus notable à son avis est une reproduction de story-board d'un film d'animation de la célèbre figure du cinéma d'animation japonais, Hayao Miyazaki. L'une de ses réalisations, "Le garçon et le héron", a été projetée dans les salles de cinéma françaises en novembre dernier.
Les créateurs du catalogue précisent que la reproduction du scénario graphique se rapporte au film "Mon voisin Totoro" (sorti en 1998 et réédité en 2018). Cependant, pour Ilan N'Guyen, qui maîtrise la langue japonaise, il s'agit en réalité du scénario graphique du court-métrage de 2002, Mei et le chaton-bus, où Totoro fait également une apparition. L'évaluation du document est ridiculement basse à 80 euros, de quoi susciter de nombreux paris. Si les prix sont aussi accessibles, c'est peut-être parce que ce secteur nécessite une professionnalisation plus poussée.
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Veuillez prendre note que le 16 décembre 2023, une vente spéciale dédiée à l'animation japonaise aura lieu à Paris à 14h. Cet événement se tiendra chez Aibo Art Auction (aiboartauction.com).
Judith Benhamou
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