Le Fonds du Bien Commun : Quand la philanthropie adopte les stratégies du private equity pour transformer la France

Le Fonds du Bien Commun utilise les concepts du capital-investissement dans le domaine de la philanthropie. Ce format mixte travaille pour l'avenir. L'objectif est de soutenir financièrement et de guider l'expansion de projets associatifs et d'entreprises capables de changer la France.

Par l'auteur Martine

L'âge n'est pas un critère de valeur, et même si le Fonds du Bien Commun est un nouveau venu dans le monde de la philanthropie, il a déjà commencé en force avec un engagement de 50 millions d'euros et un objectif à court terme de 80 millions d'euros de dons annuels.

Plus de 150 initiatives provenant d'organismes à but non lucratif et de sociétés sociales, notamment le Café Joyeux, Excellence Ruralités, La Maraude des parlementaires, A bras ouverts, Lazare, Urgences Patrimoine, ont déjà reçu un soutien. Ces projets ont été choisis par une équipe composée d'environ quarante spécialistes provenant du monde des start-ups, des entreprises en croissance, du conseil (McKinsey, Bain, BCG), de la finance ou du domaine associatif.

Le leader de ce projet audacieux est un homme dans la trentaine dédié à sa cause : Alban du Rostu. "J'ai commencé ma carrière dans la finance aux États-Unis, puis en conseil stratégique chez McKinsey, avant de me questionner sur le but de tout cela. Comment puis-je aligner ma carrière sur mes valeurs personnelles et utiliser mes compétences pour le bien commun ? J'ai eu l'occasion de rencontrer Pierre-Edouard Stérin, le fondateur de Smartbox et The Fork, qui est le premier investisseur français à donner la totalité de sa fortune. C'est ainsi que j'ai fini par créer le Fonds du Bien Commun," déclare-t-il.

Quatre secteurs clés

« Nous sélectionnons des initiatives prometteuses dans quatre secteurs clés : l'éducation, l'entraide, le patrimoine culturel et le développement personnel et spirituel. Ensuite, nous élaborons, en collaboration avec leurs initiateurs, les stratégies de croissance les plus efficaces pour passer à la vitesse supérieure », déclare Alban du Rostu.

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Quatre éléments complémentaires sont mis en œuvre : un fonds de soutien pour les actions strictement philanthropiques (représentant 60% des activités), un fonds de capital-investissement pour soutenir les projets rentables ayant un impact durable (20%), le Startup Studio qui est un incubateur de projets, et la société immobilière de Bien Commun qui se concentre sur des projets immobiliers significatifs.

La majorité des fonds provient des profits produites par le fonds d'investissement Otium, fondé par Pierre-Edouard Stérin, qui supervise un milliard d'euros d'actifs. Ces fonds peuvent soutenir divers projets.

Initiatives diversifiées

Dans le secteur de l'aide sociale, le fonds appuie par exemple l'initiative "La Maraude des parlementaires" qui conduit les représentants politiques à rencontrer ceux qui sont marginalisés afin de modifier leur perception de l'extrême pauvreté urbaine. "Cela a déjà commencé à produire des résultats : plus de 60 parlementaires de différents horizons se sont impliqués", se réjouit Alban du Rostu.

Le but de l'initiative Excellence Ruralités est de fonder un système d'établissements éducatifs dans les petites agglomérations touchées par l'échec scolaire.

Dans le domaine de l'éducation, le fonds soutient notamment l'organisation "Excellence Ruralités". Cette dernière envisage de créer un réseau d'écoles pour répondre aux besoins urgents en matière d'éducation dans les petites villes. La première de ces écoles a été établie à La Fère, une petite ville de l'Aisne avec une population de 3 000 habitants où le taux de chômage des jeunes est de 41,2% et le taux d'abandon scolaire est de 31%. Un autre établissement a vu le jour en Charente. Des projets similaires sont en cours d'examen dans la Somme, en Bourgogne, dans le Perche et en Auvergne.

Dix ans pour investir un milliard d'euros

Dans le domaine du patrimoine, un des plans majeurs concerne les Cités Immersives qui visent à mettre en valeur les villes de taille intermédiaire grâce à des installations scéniques et technologiques impressionnantes et artistiques. Ces installations sont centrées sur les Vikings à Rouen, les Frères Lumière à Cannes, le Champagne à Reims, Jeanne d'Arc à Orléans et bien d'autres. L'objectif est de contrer la surconcentration de la culture dans les grandes villes.

Les Cités immersives valorisent le patrimoine des villes de petite et moyenne taille à travers des visites amusantes et impressionnantes.

En conclusion, sur tout ce qui contribue à l'éducation des jeunes indépendants et heureux, le Fonds pour le Bien Commun combat la dépression par le biais du sport grâce à l'initiative Je bouge pour mon moral, et soutient les actions d'Esprit de Patronage ou encore du scoutisme…

« Le but est véritablement d'intégrer les techniques les plus efficaces du monde des affaires à celui des organisations caritatives. En définitive, nous envisageons d'infuser 1 milliard d'euros dans les dix années à venir par le biais de donations, d'investissements à effet et d'élaboration de projets », s'enthousiasme Alban du Rostu.

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