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Javier Milei, président élu en Argentine: Sur la voie de la privatisation et de la dollarisation après la victoire électorale

Argentine : Suite à son triomphe électoral, Javier Milei se concentre sur la mise en place de son administration future

Suite à son succès électoral de dimanche, le futur chef d'État argentin se penche sur l'organisation de son administration et a dévoilé les premiers pas économiques qu'il envisage de prendre après son investiture le 10 décembre.

Par Anaïs Dubois

Suite au tremblement de terre politique déclenché par l'élection de Javier Milei comme président de l'Argentine, l'incertitude concernant sa future direction du pays a commencé à s'éclaircir. Profitant d'une étrange tranquillité en ce lundi férié, jour de la "souveraineté nationale", le président élu a fait quelques déclarations en prévision d'une rencontre avec le gouvernement actuel pour planifier la transition jusqu'à son entrée en fonction, le 10 décembre.

Le nouveau président a aussi révélé ses premières actions : la restructuration du gouvernement et l'initiation d'un processus pour faire du dollar une monnaie courante en Argentine, ou tout au moins permettre une compétition ouverte entre les différentes monnaies utilisées dans le pays, dans le but final d'éliminer la banque centrale.

Privatisations

Il a également réaffirmé son orientation libérale : "Tout ce qui peut être privatisé le sera", a-t-il déclaré lors d'une interview sur Radio Mitre. En premier lieu, tous les médias publics, y compris l'agence de presse nationale Telam, qu'il perçoit comme un "outil de propagande".

"Durant l'élection, 75% du temps consacré à discuter de notre scène politique, a été abordé de façon extrêmement défavorable, contribuant ainsi à une compétition injuste, la compétition de la peur", a affirmé le prochain président.

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Javier Milei a aussi déclaré qu'après une restructuration, YPF, la société d'état qui produit et fournit des hydrocarbures, sera mise sur le marché. Lundi, lorsque les marchés ont ouvert à Wall Street, les investisseurs ont anticipé une privatisation future, faisant augmenter le cours des actions de cette entreprise pétrolière de 43%.

"Nous allons étonner"

Depuis l'officialisation de son succès, tout le monde se questionnait sur la configuration de son futur cabinet. En réalité, le président élu avait gardé pratiquement secrètes ses intentions lors de sa campagne, à l'exception de quelques postes qui seraient attribués à des associés proches de son parti, parmi les plus dévoués.

Concernant le reste, "nous allons étonner avec l'équipe que nous sommes en train de constituer. Nous sommes en train d'incorporer des experts de divers partis. Les plus doués feront partie de l'équipe", a-t-il garanti. En effet, Javier Milei a révélé que son équipe comprendrait des politiciens expérimentés, représentants de cette "classe politique" qu'il a pourtant critiqué en tant que candidat "anti-système" pendant sa campagne.

Ces nouvelles coalitions répondent à de multiples besoins pour le futur président. Premièrement, elles compensent les faiblesses de son parti politique, La libertad avanza, fondé en 2021, qui souffre d'un manque sévère de membres qualifiés et expérimentés pour faire partie d'un gouvernement.

Partenariats prévus

Il semblerait que Javier Milei prévoie d'attribuer plusieurs postes importants, y compris celui du ministère de l'Économie, à des individus recommandés par l'ancien président de droite Mauricio Macri (2015-2019). Ce dernier a fourni un soutien essentiel à Milei pour remporter la victoire. Cependant, ce soutien, bien qu'indispensable, ne sera pas suffisant pour garantir une majorité au parlement.

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En réalité, avec uniquement 38 représentants et sept sénateurs, le président à venir devra chercher le soutien d'autres partis politiques pour obtenir l'approbation de ses projets radicaux au Congrès argentin, afin d'éviter de devoir diriger par décrets.

Les partenariats sont d'autant plus essentiels car, selon l'analyste politique de l'Universidad Nacional de San Martín, Lucía Vincent, "l'Argentine est une nation avec une abondance de mouvements sociaux. Les syndicats et les participants aux mouvements sociaux vont probablement manifester dans les rues, donnant lieu à une période de conflit social intense. Il reste à voir s'il sera possible de constituer un gouvernement capable de gouverner efficacement".

Anaïs Dubois (Reporter basée à Buenos Aires)

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