Israël affirme être prêt à reprendre les hostilités suite à la libération d'otages. Les responsables israéliens annoncent que le conflit se poursuivra à Gaza après la trêve actuelle, qui est censée faciliter la libération de 50 otages détenus par le Hamas d'ici mardi. Depuis vendredi, trente-neuf Israéliens ont déjà été libérés.
Par Pascal Brunel
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Après avoir passé cinquante jours et nuits dans des tunnels dans des conditions épouvantables, 39 Israéliens – incluant des femmes et des enfants – ont été progressivement libérés depuis vendredi par le Hamas, suite à un accord négocié par le Qatar avec Israël. Si tout se déroule comme prévu, un autre groupe d'Israéliens, qui ont été capturés lors d'une attaque violente du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, devrait être libéré lundi.
De plus, depuis vendredi, 17 citoyens étrangers – en particulier des thaïlandais, des philippins et des russes – ont également été libérés. Par conséquent, on prévoit que 150 détenus palestiniens, principalement des femmes et des mineurs en détention en Israël, seront progressivement libérés d'ici mardi.
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L'incertitude plane maintenant sur les événements qui pourraient survenir à partir de mardi. En effet, c'est ce jour-là que prend fin le cessez-le-feu, qui a été marqué par près de 15 000 décès palestiniens et des dégâts incommensurables dans la bande de Gaza. Joe Biden exprime son espoir que le cessez-le-feu à Gaza se prolonge « au-delà de [lundi] ».
La France, pour sa part, aspire à ce que le cessez-le-feu à Gaza soit maintenu jusqu'à la libération de "tous les otages", a exprimé Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, ce dimanche. "Nous appelons à la libération de nos otages ainsi que de tous les otages", a affirmé la responsable de la diplomatie française sur BFMTV. "Il serait bénéfique, avantageux et essentiel que le cessez-le-feu soit prolongé dans ce but", a-t-elle ajouté, assurant être "optimiste" quant à la libération des otages français, alors que les demandes pour une extension du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas sont en augmentation.
"Nous ne serons pas entravés"
En théorie, la trêve pourrait être prolongée d'une journée ou plus si le Hamas accepte de libérer 10 otages supplémentaires chaque jour. Si le Hamas ne parvient pas à respecter ce nombre, le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi, a déjà prévu la suite : "Nous allons utiliser cette période de calme pour renforcer nos moyens et nous reposer un peu. Cependant, nous reprendrons l'offensive contre le Hamas dès que possible afin d'appliquer la pression maximale pour obtenir la libération rapide de tous les otages."
Nous persévérons jusqu'à la victoire, déclare le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
Suite à la ravage qu'ils ont causé dans le nord de Gaza, l'armée israélienne a pour objectif de lancer une offensive massive sur le sud du territoire, qui a jusqu'ici été plutôt préservé. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a également fait part de ces intentions, affirmant que son but final est d'éliminer l'autorité que le Hamas détient de manière incontestée sur Gaza depuis 2007.
"Nous persévérerons jusqu'au bout, jusqu'à la victoire. Aucun obstacle ne peut nous détourner de notre voie", a annoncé le dirigeant israélien, en visitant pour la première fois la bande de Gaza depuis le commencement du conflit. Il a ensuite précisé : "Nous avons trois objectifs dans ce conflit : anéantir le Hamas, récupérer tous nos compatriotes capturés et empêcher que Gaza ne représente à nouveau un danger pour Israël."
Samedi soir, une foule de 100 000 Israéliens s'est rassemblée.
L'interrogation principale est de déterminer si une telle aspiration est faisable. En effet, en cas de reprise des hostilités, Israël pourrait se retrouver dans une situation d'isolement diplomatique inédite.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, prévoit de se rendre une fois de plus en Israël cette semaine. Récemment, il a souligné à maintes reprises l'importance de prendre toutes les mesures nécessaires pour la libération des otages, dont neuf sont des citoyens américains, et pour l'envoi rapide d'assistance humanitaire à Gaza.
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Le gouvernement d'Israël est aussi mis en position délicate dans son propre pays à cause de la mobilisation initiée par les proches des otages. Plus de 100 000 Israéliens se sont rassemblés le samedi soir à proximité du ministère de la Défense à Tel Aviv pour demander la libération de tous les otages. Les libérations qui ont eu lieu ont été reçues avec du soulagement et beaucoup d'émotion, y compris parmi les familles de ceux qui sont encore détenus par le Hamas.
Ressentiment
Actuellement, l'accord politique au niveau national reste solide. Le leader de l'opposition centrale, Yaïr Lapid, a par exemple approuvé l'accord avec le Hamas. Cependant, Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité nationale et dirigeant d'un parti d'extrême droite, a critiqué cet accord, le qualifiant de "débâcle morale".
On peut toutefois ressentir une certaine irritation au sein de la population. Beaucoup d'Israéliens ont le sentiment que le Hamas, en dépit des sévères attaques qu'il a subies et de la perte de plusieurs milliers de ses militants, parvient toujours à diriger les choses.
De nombreux commentateurs pensent qu'Israël s'est fait piéger par les islamistes, qui pourraient utiliser le cessez-le-feu pour gagner du temps et se préparer pour un autre round de conflits. Comme le souligne le journal 'Yediot Aharonot', prétendre que le Hamas est en train de s'effondrer dans ce contexte relève plus du souhait que d'une analyse réaliste.
Pascal Brunel (Reporter basé à Tel-Aviv)
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